Le gouvernement sabre à nouveau dans les crédits-temps…
Les allocations pour crédits-temps avec motif et pour congés thématiques (par exemple pour prodiguer des soins à un proche malade) vont diminuer. Le gouvernement poursuit la voie du démantèlement social. Et encore une fois, ce sont les travailleurs qui paient la note.
Ce 6 avril, lors d’un Comité de gestion extraordinaire de l’ONEM, les interlocuteurs sociaux ont dû se prononcer en toute urgence sur des économies supplémentaires de 20 millions d’euros. La FGTB a émis un avis négatif sur ces économies supplémentaires, mais a également formulé des propositions concrètes pour combler le vide juridique qui existe depuis le 1er avril.
C’est ce 31 mars que le Conseil des ministres a à nouveau décidé de sabrer dans le système des crédits-temps : non pas dans les possibilités d’y avoir recours mais dans les allocations.
Les travailleurs plus âgés qui prodiguent des soins à un proche, ainsi que tous les autres travailleurs qui ont plus de 5 ans d’ancienneté et qui prennent un crédit-temps avec motif, voient leurs allocations fortement revues à la baisse.
Ces mesures d’économie consistent en :
- L’allocation pour crédit-temps avec motif pour les salariés qui travaillent depuis plus de cinq ans chez leur employeur diminuera de plus de 80 euros par mois pour une interruption à temps plein et de 40 euros par mois pour une interruption à mi-temps. Avec cette diminution, le travailleur financera lui-même entièrement l’extension du crédit-temps avec motif de 48 à 51 mois que le gouvernement a reprise dans la loi sur le « travail faisable ». Cette extension profite donc finalement au gouvernement.
- Les travailleurs âgés trinquent également. Le complément d’allocation pour les travailleurs de 50 ans et plus qui prennent un crédit-temps pour soins à un proche malade diminue fortement. Moins 140 euros pour un congé pour soins à mi-temps et environ 70 euros pour une interruption d’1/5e, alors que les emplois de fin de carrière entre 50 et 60 ans ont pour ainsi dire été supprimés lors de l’entrée en fonction du gouvernement.
Les investissements dans les services collectifs sont en baisse, les infrastructures d’accueil sont impayables et les salariés doivent travailler plus longtemps. Désormais, ce sont aussi les allocations pour congés pour soins qui diminuent.
Quant aux décisions positives résultant des accords sociaux (CCT 103 ter et le volet liaisons au bien-être de l’accord interprofessionnel), qui devaient entrer en vigueur le 1er avril, elles ont été reportées au 1er juin. La FGTB s’oppose à ces économies et demande que la mesure de réduction des allocations n’entre en vigueur qu’au 1er août afin d’éviter que les travailleurs qui souhaitent une extension de leur crédit-temps de 48 à 51 mois ne soient subitement confrontés à une allocation sérieusement revue à la baisse. La prolongation de 48 à 51 mois n’entre en effet en vigueur qu’au 1er juin 2017 de sorte que les allocations réduites seront payées pour ces demandes.
Ce gouvernement néolibéral s’affaire au démantèlement social et ne tient pas compte de la réalité sociale. Ce sont systématiquement les travailleurs qui doivent payer la note et les mesures positives issues de la concertation sociale sont toujours liées à des économies supplémentaires.
Tout ceci conduit à une incertitude juridique et financière et à moins de soins ou à des soins de moindre qualité pour ceux qui en ont besoin.
Merci qui ?