Jeudi prochain, le 4 février, les travailleurs grecs seront en grève générale.
Après avoir capitulé, le gouvernement grec essaie d’imposer une énième réforme des retraites. Conçue par la Troïka, cette nouvelle attaque contre le système des pensions entrainera sa dégradation radicale.
Les retraites ont déjà été diminuées de 30 à 50% suite aux onze décisions appliquées depuis 2010. Cette douzième réforme vise à ôter 1,8 milliard d’euros des poches des retraité. Alors que 8 milliards par an pourraient être économisés en combattant réellement l’évasion fiscale et le travail non déclaré, ou encore en remettant en cause le paiement de la dette qui a englouti environ 24 milliards d’euros en 2015.
Cette réforme va encore accroître l’appauvrissement des pensionné. 300.000 d’entre eux, parmi les plus démunis, dont une majorité de femmes, vont subir une réduction de 193 euros d’ici à 2019 et se retrouveront au-dessous du seuil officiel de pauvreté. Elle frappe aussi les indépendants (faux ou vrais) et les agriculteurs en augmentant de façon arbitraire leur contributions fixes mensuelles. Les ingénieurs, les avocats et les agriculteurs (dont la grande majorité a déjà d’énormes difficultés à joindre les deux bouts) devront abandonner leur métier car il leur sera impossible de payer ces contributions. Ils iront ainsi rejoindre les 1,5 million de chômeurs.
Mais les citoyens grecs ne comptent pas capituler. De grandes manifestations de travailleurs communaux, d’enseignants, d’avocats et d’ingénieurs ont eu lieu récemment. Les agriculteurs bloquent les autoroutes dans tout le pays en demandant le retrait immédiat de ce projet de loi. Dans ce contexte, la grève générale du 4 février est un moment important pour la coordination de toutes ces luttes.
Il est essentiel que ce message acquière aussi une portée européenne contre la résignation. En Grèce comme en Belgique, avec le report et le durcissement du droit à la pension, les contre-réformes visant le démantèlement des systèmes de retraites appauvrissent les gens et contribuent à l’augmentation du chômage –au lieu de s’en prendre aux grandes fortunes et aux multinationales épargnées par le fisc. Il en va de même pour les opérations de privatisation et de désinvestissement des services publics, qu’il s’agisse du rail ou des ports maritimes. C’est la même politique que nous continuerons à combattre inlassablement, d’Athènes à Bruxelles, en suivant la voie de la résistance suivie par les classes populaires de Grèce.
Rassemblement de solidarité
jeudi 4 février à 13 heures
devant la Représentation permanente de la Grèce auprès l’UE
Rue Jacques de Lalaing 19–21
Bruxelles