Les syndicats ont qualifié, dimanche, les mesures qu’envisage le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine (MR) de « rupture de contrat pure et simple« , ont-ils indiqué dans un communiqué en front commun. FGTB, CSC et CGSLB déplorent que des fins de carrière faisables et des mesures positives et incitatives « restent des concepts inconnus pour ce gouvernement« . Pour celui-ci, « pénaliser les gens en réduisant encore davantage une pension déjà faible devient la nouvelle norme« , a dénoncé le front commun. Selon les syndicats, « il est clair que le conseil des ministres a décidé, jeudi, de diminuer à nouveau les pensions des travailleurs« , avancent-ils sur base d’un texte publié par le ministre Bacquelaine sur son site internet.
Ainsi, d’après leurs conclusions, les travailleurs qui partent en prépension dans le régime général toucheraient une pension plus faible. Cela ne concernera pas ceux qui le font à la suite d’une restructuration ou dans le cadre des métiers lourds par exemple.
« Dans le calcul de la pension, leurs années de prépension ne seront plus comptabilisées sur la base de leur dernier salaire, mais bien en tenant compte d’un droit minimum« , dénoncent les trois organisations.
Cette méthode de calcul s’appliquerait aussi aux travailleurs qui cherchent un emploi depuis plus d’un an et qui seraient dès lors triplement pénalisés: une première fois au moment du licenciement, une deuxième fois lorsque leur allocation diminuera en raison de la dégressivité et une troisième fois lorsqu’ils prendront leur pension, constatent les syndicats.
Les demandeurs d’emploi et les prépensionnés seraient, en outre, « à nouveau » visés. Parmi ceux-ci, il y a notamment les personnes qui ont commencé à travailler avant leurs 20 ans et qui terminent leur carrière en Régime de Chômage avec Complément d’entreprise (RCC), et ce également dans les cas de restructuration ou dans le cadre des métiers lourds. Celles-ci seraient pénalisées dans le calcul de leurs pensions.
D’après les conclusions de la FGTB, de la CSC et de la CGSLB, le mécanisme de compensation qui prévoyait que les travailleurs ayant plus de 45 ans de carrière voyaient leurs premières années à bas salaire remplacées par leurs dernières années avec un salaire plus élevé serait en effet supprimé.
« En punissant les gens et en diminuant (encore) leurs pensions, il devient pour eux encore plus difficile de trouver un nouvel emploi ou de rester au travail jusqu’à 67 ans« , concluent les syndicats.