La FGTB s’est battue pour supprimer les intrusions domiciliaires que les contrôleurs de l’Onem menaient sans y être habilités. Elle a, grâce aux mobilisations menées avec les citoyens, les associations, obtenu gain de cause en 2000 et réussi à abolir une pratique humiliante… jusqu’à ce sinistre retour en arrière. Traquer les pauvres chez eux, par surprise : quel beau geste politique.
Parmi les personnes ciblées se trouvent les plus fragilisés, ceux qui n’auront pas la force de s’opposer à la visite quand on frappera à leur porte. Ceux qui ne savent pas qu’ils peuvent s’y opposer. Ceux qui verront leur vie privée bafouée alors qu’ils n’ont rien à se reprocher.
L’évasion fiscale révélée par l’affaire Swissleaks a fait perdre 6 milliards d’euros aux finances publiques. Cette « optimisation fiscale » était, elle, parfaitement légale. Les sommes dont il est question sont infiniment supérieures à celles qui pourraient être récupérées par les intrusions chez les chômeurs. Mais quand le pot aux roses fut découvert, le gouvernement s’est tu dans toutes les langues.
En Belgique, on peut soustraire 6 milliards d’euros à l’impôt sans enfreindre la loi. Mais la législation pénalise les chômeurs qui cohabitent. Contre toute logique, les allocations sont calculées en fonction de la situation familiale au lieu d’être calculées sur la situation professionnelle individuelle des travailleurs. Le mariage, le concubinage ou la cohabitation ne devraient pas influer sur le montant de l’allocation.
La FGTB ne cautionne pas la fraude. Mais elle revendique l’individualisation des droits sociaux : une mesure qui permettrait à chacun de bénéficier d’un accès égal aux prestations de Sécurité sociale, indépendamment de sa situation de ménage. L’individualisation des droits supprimerait de facto le problème des chômeurs cohabitants.
Le gouvernement Michel, lui, s’en prend aux chômeurs sans apporter aucune solution en matière d’emploi et ce, malgré les cadeaux fiscaux et sociaux offerts aux entreprises.